Du 7 mai au 18 juin 2022
Vernissage : Le samedi 7 mai 2022 de 15 h à 17 h
Land Back : Lori Blondeau, Raven Chacon, Tracey-Mae Chambers, Gregg Deal, Jeremy Dennis, Duane Isaac, Ursula Johnson, Cheryl L’Hirondelle, Logan MacDonald, Meagan Musseau, Camille Seaman, Julia Rose Sutherland
Commissaire : Michael Patten
La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) – 6ème édition

Navette gratuite pour Sherbrooke le 28 avril.
Départ de Montréal à 14h30 de la galerie Art mûr.
RSVP BACA

Navette gratuite pour Pointe-Claire le 8 mai.
Départ de Montréal à 13h00 de la galerie Art mûr.
RSVP BACA

galerie Art Mûr
5826, rue St-Hubert
Montréal, (Québec) Canada, H2S 2L7

Depuis des temps immémoriaux, les peuples autochtones ont préservé la biodiversité malgré la croissance continue de la population humaine. Peu après l’époque des premiers contacts avec les européens, les communautés autochtones ont été dépouillées de leurs terres ancestrales ; le mouvement Land Back vise à restaurer la gouvernance et l’intendance du territoire pour un avenir durable.

Si Land Back se veut un appel à action, un retour d’équité sur un territoire dérobé, il permet aussi de s’ouvrir à un certain questionnement. Comment pouvons-nous protéger au mieux la biodiversité, les terres et les eaux ? La première étape serait de rendre la terre à ses protecteurs traditionnels et légitimes. La revalorisation des savoirs autochtones va au-delà des gestes symboliques de reconnaissance ou d’inclusion ; elle vise à modifier de manière significative les pratiques et les structures.

Le motif du roc trace un fil d’Ariane entre les pratiques de plusieurs artistes présentés. Celui-ci se pose comme un marqueur de sens, mais aussi de territoire ; sorte de point de rencontre et d’appui pour ces peuples dépossédés de leurs territoires ancestraux. Le roc est solide, mais il peut être fragmenté.

Dans sa série photographique Asiniy Iskwew (« Femme de roc » en cri), Lori Blondeau aborde la destruction de Mistaseni – un rocher sacré de 400 tonnes et un lieu de rassemblement pour le projet de barrage de la rivière Saskatchewan Sud. Choisissant soigneusement son emplacement, elle capture son autoportrait ; debout sur un rocher, vêtue d’une robe rouge, l’air défiant. À travers ces photographies, l’artiste rend hommage à la résilience des femmes autochtones face à la violence systémique. Dans cet écho, Meagan Musseau, par un geste poétique, tresse patiemment de longs rubans de tulles accrochés à un système racinaire, alors que ceux-ci s’emportent au vent. L’artiste ancre ainsi son geste dans le territoire et approfondit sa relation avec celui-ci.

La photographe Camille Seaman a documenté extensivement la manifestation de la réserve Standing Rock en 2016, dans le Dakota du Nord. Ce rassemblement s’était positionné contre le passage de l’oléoduc Dakota Access, qui fut complété en 2017. L’une de ces photographies arbore le titre Protect & Serve (The Corporations), celle-ci met en image un protestant seul face à un convoi policier lourdement armé.

En parallèle, d’autres artistes se joignent à ce discours plus politiquement engagé par une imagerie très frappante. Ne mâchant pas ses mots, Julia Rose Sutherland utilise la technique de la broderie de piquants de porc-épic pour écrire des slogans activistes revendicateurs dans sa série Rest in peace Rodney Levi. Gregg Deal, dans son œuvre The Last American Indian on Earth, développe un discours sur l’identité autochtone et les stéréotypes racistes qui y sont associés en documentant sa rencontre avec des Américains moyens, alors qu’il dépeint une version stéréotypée d’une personne autochtone.

Pour sa part, Jeremy Dennis, dans sa série Nothing Happened Here, expose de manière crue les violences laissées par le colonialisme, utilisant la flèche ensanglantée à titre de symbole. Duane Issac, aussi par l’entremise de la photographie, articule un discours sur le lien qui relie les corps autochtones à leurs terres et comment le bien-être de l’un est intimement lié à la survie de l’autre.

Fortement représentatives du mouvement Land Back, ces productions se placent comme des symboles de force et de résistance.

Nous reconnaissons que la BACA prend place en territoire autochtone non cédé et que la nation Kanien’kehá:ka est la gardienne des terres et des eaux que nous nous partageons aujourd’hui. Tiohtiá:ke / Montréal est connu historiquement comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations. Aujourd’hui une population diversifiée y réside. La BACA reconnaît l’importance des liens avec le passé, le présent et le futur dans les relations courantes entre les Autochtones et les Allochtones au sein de la communauté montréalaise.

La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) remercie le Conseil des arts du Canada, le gouvernement du Québec (Conseil des arts et des lettres du Québec, Fonds d’investissement pour le rayonnement de la Métropole), Tourisme Montréal, le Conseil des arts de Montréal, Art Mûr et ses autres partenaires diffuseurs.

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